Neutralisation de la culpabilité

La neutralisation de la culpabilité […] est une série de mécanismes cognitifs de désengagement moral par lesquels des individus ou des groupes […] autorisent des actes illégitimes à criminels, en neutralisant […] tout ou partie des valeurs morales qui […] leur interdiraient normalement d’accomplir de tels actes.

Wikipedia

La neutralisation de la culpabilité joue à plein sur les réseaux lorsqu’on parle de violences routières et d’infractions routières. On y retrouve les cinq composantes :

  1. le déni de responsabilité, en rejetant la faute sur une infrastructure qui aurait dû physiquement empêcher le chauffard de faire ce qu’il a voulu faire ;
  2. le déni d’agression, en considérant que « la victime n’est pas morte », que ce n’est pas aussi dangereux que ceux qui le subissent le disent, que ce ne sont que des chouineurs ;
  3. le déni de victime, via le report de faute sur la victime (victim blaming), souvent pour dire qu’elle aurait dû plus prévoir l’infraction ;
  4. la condamnation de ceux qui condamnent, en leur reprochant de vouloir faire du buzz, de chercher les ennuis, de ne pas être parfaits eux-mêmes, d’appartenir à un groupe où d’autres font aussi des infractions, de rappeler des mauvais moments de l’histoire avec des références à 1940 ;
  5. et enfin l’appel à des loyautés supérieures comme le bon sens ou l’usage, comme si le bon sens n’était pas de respecter la loi et si des usages illégaux n’étaient pas justement un problème à résoudre ; on trouve aussi le besoin d’être productif vis-a-vis d’un employeur ou le fait d’être au travail.

Tout ceci n’est pas que de la théorie. La masse de commentaires dans les réseaux entrant dans ces différentes catégories à chaque prise de parole crée une neutralisation collective de culpabilité, c’est à dire une culture de violence routière.

Parfois ce n’est pas volontaire, ou pas conscient, mais c’est l’effet obtenu.

Ces effets, eux, sont bien réels.
Derrière il y a des blessés, et malheureusement des morts.


Les usagers à risque qui traversent différents pays constatent facilement les différences de culture à ce niveau.

En France les auteurs des infractions se déresponsabilisent massivement en allant jusqu’à reprocher aux personnes mises en danger de ne pas avoir fait assez attention au dangers créés.

Pire, pour certains ça va jusqu’à des actes punitifs dangereux envers les membres des groupes vus comme des victimes potentielles ou vus comme ceux qui se plaignent des dangers.


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